Dolomites des Tre Cime et Alpes Carniques

De Dobbiaco à Camporosso

Trek et vias ferratas des Tre Cime dans les Dolomites à l’Orient des Alpes Carniques.

 

15 jours

14 km/jour

950 m dénivelé / jour

Au fil des jours

Comment parler d’un long trek sans être redondant ? Mettre un pied devant l’autre pendant des jours, avec parfois les mains, un gros sac sur le dos avec comme ligne de mire l’Orient et la fin des Alpes.

Rien de monotone, mais entre les Dolomites des Tre Cime di Lavaredo et la frontière slovène, il y eut des centaines d’heures de montagnes blanches, d’alpages verdoyants mouchetés de fleurs multicolores, de parois déchiquetées, de lacs d’altitude, de cocooning en refuge. Nous étions tyroliens avec le plaisir d’être en montagne, de vivre alpestre.

 

Lever bonne heure, à la fraiche. Monter vers les cieux encore embrumés. Atteindre les murs de calcaire où une via alpine se faufile de vire en vire. Suivre des crêtes aériennes et effilées en jouant avec les nuages, au-dessus du monde. S’écorcher à la nature pour après des heures d’efforts, apprécier le refuge, le bivouac, le houblon. Quel pied !

Voici ce que fut notre quotidien de Dobbiaco à Tarvisio. En quinze jours, cette haute randonnée côtoie la foule et la solitude. D’abord les fameuses faces nord des Cima Ovest et Grande que j’étais si heureux de revoir du bas après les avoir gravies, mais dont le pied est envahi aujourd’hui par un tourisme hallucinant. Une chenille de randonneurs venus mâter le point de vue, des grappes sur le Paterno et sa célèbre ferrata fenestré, des refuges réservés un an à l’avance ! Si vous ajoutez les difficultés dues à la neige tardive, à une météo changeante, nous avons dû adapter et contourner hébergements et sommets inatteignables.

Nous avons été heureux de retrouver le calme dans les montagnes ignorées des Alpes Carniques à cheval entre Autriche et Italie. La frontière ici conserve les stigmates des combats de la grande guerre. Tunnels, blockhaus, tranchées sont à peine masqués par la végétation et les rochers, dans des lieux improbables. Que de souffrances endurées dans ces altitudes aujourd’hui paisibles !

Les arêtes sont aériennes à souhait. Les ancolies, lys, grassette, edelweiss pullulent. Les hommes ou les rares bouquetins se fondent dans un décor à 360°. Nous avons gravi moult sommets aux noms imprononçables, dormi dans des refuges tout aussi indicibles. Mais les images restent d’une longue chevauchée dans des Préalpes lumineux et si peu connus.

  • Difficulté 50% 50%
  • Hébergement – Confort 60% 60%

Regardez: ici des Orchis, là des Grassettes. Ecoutez:  le clacclac du Casse Noix et là, le chant du Pinson des arbres.

Le point de vue de Philippe

Détails du parcours

Ce trek de 15 jours suit quasiment la ligne frontière entre Italie et Autriche le long des Alpes Carniques, sauf la premère partie dans les Dolomites des Tre Cime di Lavaredo. Il parcourt  210 km et 14000 m de dénivelé (moyenne 14 km et 950 m par jour). Cette randonnée alpine est de difficulté moyenne inférieure ou supérieure suivant les vias ferratas parcourues. Nous avons été gêné par la neige bien présente en juillet et le surtourisme dans les Dolomites.

J1 / J193   Dobiacco – Rifugio Tre Scarperi (Dreishuster hutte)
15 km    750 m
Attention les refuges autour des Tre Cime sont pris d’assaut, parfois réservés un an à l’avance! 
  Départ:  Appartment Wachtler ou Aurturist Miramonti à San Candido, car tous les hôtels de Dobiacco étaient plein en saison estivale. Arrivée: rifugio Tre Scarperi 

J2 / J194  Rifugio Tre Scarperi – Rifugio Carducci
16 km    1460 m
Longue étape dictée par la réservation complexe des refuges. Via classique du Paterno (arête ouest) avec vue sur les  Tre Cime, mais malheureusement surfréquentée. La fin de l’étape en face nord a nécessité l’usage des crampons, mi juillet.
  Rifugio Carducci

J3 / J195  Rifugio Carducci – Rifugio Malga Nemes
20 km    750 m
La neige abondante en juillet 2024 ne nous a pas permis de réaliser la traversée par les vias ferratas Cienga Gabriella et Aldo Roghel avec nuit au refuge Berti (2 jours au lieu d’un seul). Se renseigner auprès du gardien du refuge Carducci. Je déconseille de chercher un hébergement dans le Val di Sesto, mais préconise le refuge auberge d’alpage Malga Nemes, idéalement positionné en face des Dolomites. Les hôtels dans le Val di Sesto sont archi pleins et les prix exhorbitants en saison.
  Refuge auberge Malga Nemes

J4 / J196  Refuge auberge Malga Nemes – Obstansersee hutte
8 km    700 m
Courte étape après 2 longues. On pourrait pousser jusqu’au Filmoor hutte, mais capacité ultra limitée. L’Obstansersee est tout aussi sympa et magnifique. A partir de là, le Fil de l’Europe suit plus ou moins la via alpina en parcourant plus de sommets. La plupart des hébergements peuvent être réservés sur le site de l’Alpenverein autrichien.
  Obstansersee hutte

J5 / J197 Obstansersee hutte – Porze hutte
12 km    850 m
Sentier de crêtes aérien jusqu’au Filmoor Hutte, puis via ferrata Corrada d’Ambros assez difficile, passages aérien sans équipement. On peut facilement contourner en prenant le sentier versant nord entre Filmoor et Porze hutte.
  Porze hutte

J6 / J198 Porze hutte – Hochweibstein haus
18 km    1200 m
Longue étape aérienne sur la crête, mais sans difficulté majeure. Compter environ 8h, donc un temps sûr est important. Se confronter à un orage sur ce parcours est une mauvaise situation! Attention à la traversée finale sur le refuge, 2 possibilités: soit à courbe de niveau, mais le sentier traverse des couloirs raides qui conservent la neige (crampons), soit descente, puis remontée sans difficulté.
 Hochweibstein haus

J7 / J199  Hochweibstein haus – Wolayersee hutte
15 km    1100 m
Etape longue, mais sans difficulté. Très beau refuge à l’arrivée.
 Wolayersee hutte et sa salle à manger panoramique sur le lac et la face nord du Hohe Warte.

J8 / J200  Wolayersee hutte – Gasthof Valentinalm
15 km    900 m
Via ferrata peu technique dans le versant sud du Hohe Warte, mais à ne pas faire par temps de brouillard ou incertain. Le parcours dans les lapiazs d’altitude est difficile à suivre. Variante randonnée sur le versant nord plus courte et sans difficulté.
  Gasthof Valentinalm ou si, comme nous , vous descendez la route du Plocken pass vers l’Autriche, plusieurs hôtels à Kotschach Mauthen. Notre appartement hôtel K2 Brunnen Haus dans le centre Kotschach était top et l’accueil super.

J9 / J201  Gasthof Valentinalm – Casera Pal Grande di Sopra
10 km    1100 m
Chemin un peu exigeant au milieu des fortifications de la grande guerre, dont la dernière portion vers le Grosser Pal  est quasi hors sentier.
  Casera Pal Grande di Sopra, non gardé, 10 lits avec couvertures disponibles, eau à volonté. Un peu plus loin la Casera Promosio Alta est aussi possible et non gardé.

J10/ J202 Casera Pal Grande di Sopra – Zolnersee hutte
12 km    750 m
Ascension possible du Monte Scarniz, non fait à cause du mauvais temps.
  Zolnersee Hutte

J11 / J203  Zolnersee hutte – Rattendorfer Alm
16 km    800 m
Ascension aérienne du Monte Lodin.
  Rattendorfer Alm, auberge d’alpage typique et sympa. Chambre tout confort.

J12 / J204  Rattendorfer Alm – Nassfeld pass
13 km    1200 m
La via ferrata vers le Zottashkopsf, puis surtout le Trogkofel est assez longue et exposée dans ses parties sans cable en rocher douteux, compter 6h pour la via. A faire par temps sûr et en petit comité, mais c’est beau. Variante randonnée versant sud facile.
 Hôtel Al Gallo Forcello, bien situé, un peu loin de la grande station de Nassfeld où se trouve plein d’hébergements.

J13 / J205  Nassfeld pass – Eggeralm
15 km    750 m
Crête aérienne au départ, puis sentier de la Via Alpina jusqu’au bel alpage d’Eggeralm.
  Gasthaus Zum Rudi

J14 / J206  Eggeralm – Rifugio Nordio Deffar
14 km    1200 m
Belle étape peu fréquentée
 Rifugio Fratelli Nordio Deffar

J15 / J207  Rifugio Nordio Deffar – Camporosso
14 km    950 m
On quitte les Alpes Carniques pour rejoindre le Val Canale et au delà les Alpes Juliennes vers la Slovénie
 Hôtels à Camporosso. Nous avons séjourné à l’hôtel Alpino à Tarvisio (centre animé de la vallée) et à l’hôtel Saisera à Valbruna (très calme) lors de nos deux séjours.

L’ensemble du parcours est magnifique avec quelques difficultés dans les Via Ferratas peu équipées. La logistique est un peu complexe à gérer en particulier dans les Dolomites. La météo assez changeante nécessite de s’adapter, soit en modifiant les réservations, soit en prenant les sentiers faciles les jours de mauvais temps.

Matériel de via ferrata indispensable dont casque. Crampons par prudence en juillet.

 Un parcours à ski semble possible en hiver, mais les refuges ne sont pas gardés. On peut aussi suivre plus facilement la Via Alpina entre Sillians et Camporosso sans passer par les vias ferratas.  N’hésitez pas à nous envoyer vos traces et commentaires. 

Liens

Partagez votre expérience sur ce parcours. Suggérez des variantes. Posez des questions. Echangez vos impressions. Faites part de vos envies. 

Vos traces gpx sont les bienvenues ! Faites-nous signe via la page contact.

Pour des commentaires qui ne concernent pas ce parcours ou des questions plus générales , rendez-vous sur la page discussion.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

The maximum upload file size: 512 Mo. You can upload: image, video, document, archive, other. Drop files here

Parcours similaires

Dans la même région ou avec la même activité