En tant que grimpeurs alpinistes, nous avons longtemps dédaigné la petite reine tout terrain. Et puis, en remplacement progressif de la course à pied et poussés par de nombreux amis, nous avons découvert cette activité de nature essentielle. En moyenne montagne, quand la randonnée se fait un peu répétitive, quel bonheur d’avancer partout à vitesse raisonnable sans compter les descentes jubilatoires. Soyons honnêtes, après quelques chutes, on revient vite à la raison. Et la casse matériel oblige au début à beaucoup de modestie, comme à bénir la venue d’un pote mécano !
Sans le vélo de montagne, nous aurions sans doute remis en cause des pans entiers du Fil de l’Europe. Quel moyen merveilleux pour sillonner les sentiers, entrer dans les villages, se faire accueillir, se fondre dans le paysage tout en dévorant des kilomètres.
Il faut juste accepter d’être le plus léger possible, avoir un minimum d’autonomie mécanique, préparer minutieusement sa trace pour éviter de pousser ou porter le vélo… et vogue la galère ! Attention aux chiens de berger qui n’apprécient guère les montures, et à la chute en zone isolée. Les parcours sont assez roulants et les adeptes du vélo de montagne hyper technique seront peut-être déçus. Mais pour les nombreux copains et nous, il reste surtout des épopées inoubliables sur la ligne de partage de l’amitié.