Raid à ski en Loetschental
De Kandersteg à Blatten, et retour.
Ici, la montagne est abrupte et sauvage. Ce raid original en boucle ou traversée, tutoie les monstres de l’Oberland.
2 à 5 jours
13 km/jour
1250 m dénivelé / jour
Au fil des jours
Un créneau annoncé de beau temps en Oberland, des conditions de neige stables début mars, deux refuges ouverts si tôt en saison Covid… très rares. Assez pour boucler nos sacs et entrer en catimini en Suisse.
De Kandersteg, nous entamons la longue montée escarpée et engagée du versant nord de 1600m jusqu’à la Loetschepass Hutte. Ce soir-là, nous ne sommes que quatre à admirer l’époustouflante vue hivernale sur l’Oberland et le Valais : les 4000 du Weisshorn, Mont Rose, Dom des Mischabel. Un sommet de plus en poche (Elwartatsch 3200m), nous encapons par le beau et raide couloir Tellin en neige dure transformée. 1800 m plus bas, nous rejoignons la vallée de Loetschental, dite des sorcières et porte d’entrée de l’Oberland.
Chalets noircis par la patine, entrées ornées de masques grimaçants, hameaux isolés sous leurs bonnets de neige épais, greniers à grain sur pilotis. Ce bel habitat abrite quelques autochtones au dialecte rugueux, une poignée de skieurs hors-piste multicolores et de rares vaches highlandaises à cornes et à poils. Nous quittons le fil de l’Europe avec l’objectif de revenir par un autre itinéraire à Kandersteg où nous attend la voiture. Le temps change.
Nous vallonnons ski à ski jusqu’au Ferden pass par un temps maussade, puis nous « conversons » versant nord, en neige croutée et gelée pour rejoindre Leukerbad. Tout est gris. Le téléphérique nous permet de franchir les hautes falaises noirâtres de schiste pour rejoindre l’hôtel de montagne de Schwarenbach. Quels contrastes ici, entre les montagnes ennuagées, le luxe de l’hébergement, les lignes à haute tension, les retraités en chaussures crantées, les énormes bocs de bière, les saucisses-patates…. un mixte très suisse de la haute montagne ! Nous avions prévu l’ascension du Rinderhorn ou du Balmhorn, courses classiques et difficiles, mais le temps incertain et la neige infâme nous poussent à conclure. Une dernière descente glacée en gymkhana sur les coulées d’avalanche et nous rejoignons Kandersteg.
Il nous reste à passer la douane sans test PCR…heureusement les douaniers s’éclipsent devant nous !
- Difficulté 60%
- Hébergement – Confort 70%
Jamais entendu parler d’un raid par là. Et pourtant les refuges, à portée de pistes sont ouverts dès février. Assez tentant pour aller voir et nous régaler.
Détails du parcours
Ce raid original peut se faire en traversée (2 jours) ou en boucle en prenant le téléphérique du Gemmipass (4 jours + ascension possible). Pour le tour complet, compter 50 km et 4000 m de dénivelé sans les ascensions dans le Wildstrubel au retour.
J1 / J131 Kandersteg – Loetschpass hutte
11 km 1520 m Conditions stables indispensables, car pente raide et exposée au dessus de la Gfellalp hutte (fermée en hiver).
Départ: hôtel des Alpes à Kandersteg ou accès voiture ou train (Kandersteg est relié à la vallée du Rhône par un tunnel ferroviaire avec voiture possible). Arrivée: Loetschpass hutte, fréquenté par du hors piste.
J2 / J132 Loetschpass hutte – Elwartatsch 3208m – Blatten
13 km 910 m Grande et longue descente sur Blatten. Le couloir Tellin est à faire en poudre stable ou neige de printemps pas trop dure, prévoir un départ un peu tardif pour ce couloir nord ouest au départ.
Bus jusqu’à Ferden. Hôtel Ambord à Ferden à pied d’oeuvre pour l’étape suivante.
J3 Ferden – Loeche (Leukerbad) – Gemmipass – Schwarenbach hutte
17 km 1500 m Depuis le Ferden pass, possibilité de faire le Ferdenrothorn +300m de dénivelé. Montée au Gemmipass par le téléphérique.
Schwarenbach hutte, fréquenté par du hors piste.
J4 Schwarenbach hutte – Kandersteg
7 km 60 m Descente qui peut être avalancheuse. Possibilités si les conditions sont favorables de faire les ascensions exceptionnelles du Rinderhorn 3450m ou du Balmhorn 3700m depuis le refuge.
Hôtel des Alpes à Kandersteg ou accès voiture ou train (Kandersteg est relié à la vallée du Rhône par un tunnel ferroviaire avec voiture possible).
Pas besoin de matériel glaciaire pour ce tour, mais crampons. Les refuges sont exceptionnellement ouverts très tôt en saison, car ils sont accessibles au hors piste facilement.
Attention aux pentes assez raides.
Les tracés et étapes à pied, en alpinisme ou en vtt électrique ou musculaire restent à inventer, que ce soit avec hébergement ou en autonomie sous tente, ou encore un parcours en sens inverse. Avis aux amateurs, n’hésitez pas à nous envoyer vos traces et commentaires.
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